MIREILLE BALIN
Mireille Balin
(20/07/1911-09/11/1968)
Blanche Mireille Césarine Balin naît à Monte Carlo, le 20 juillet 1909. Elle passe sa jeunesse à Marseille puis monte à Paris. Elle commence à gagner sa vie comme secrétaire chez Jean Patou, célèbre couturier et parfumeur. Il transforme vite cette jeune femme incroyablement belle et distinguée en mannequin vedette. C’est en 1933 qu’elle fait ses débuts cinématographiques, et quels débuts! Elle est la nièce de Feodor Chaliapin Père dans «Don Quichotte» de l’Autrichien Georg Wilhelm Pabst, sur un scénario de Paul Morand. Elle est ensuite de tous les films mythiques du cinéma français de la décennie. En 1936, c’est «Le roman d’un spahi» d’après Pierre Loti avec Georges Rigaud dans le rôle titre. La même année, Mireille Balin est l’héroïne de «Naples au baiser de feu», tourné en Italie sous la direction de Augusto Genina, auprès de Tino Rossi, dont elle devient la compagne. Elle est aussi la partenaire fatale de Jean Gabin, le malfrat de «Pépé le Moko» quittant la Casbah d’Alger. En 1937, elle retrouve Gabin en beau spahi déchu dans «Gueule d’amour» de Jean Grémillon, film financé en partie par les capitaux allemands de la UFA. Puis elle gagne Hollywood avec un contrat Metro-Goldwyn-Mayer mais elle ne s’y plaît pas et repart vers la France et son destin.
Après l’Anschluss de l’Autriche par Hitler, Mireille Balin tourne «Capitaine Benoît» (1938) aux côtés de Jean Murat, mais surtout «Menaces» (1939) avec l’immense Erich von Stroheim, Autrichien d’origine juive qui interprète le rôle prémonitoire d’un réfugié au moment des accords de Munich. Elle joue dans «Macao, l’enfer du jeu» (1940) qui ne sortira qu’en 1942 sous un nouveau titre, dans une version «aryanisée», Pierre Renoir remplaçant von Stroheim. En 1940, elle retrouve Augusto Genina pour tourner, à Cinecittà et dans les environs de Turin, «Le siège de l’Alcazar» (Sin novedad en el Alcázar) où au début de la guerre civile espagnole, le colonel franquiste Moscardó et les élèves de l’Académie Militaire de Tolède résistent aux troupes républicaines. Mireille qui semble peu concernée par l’événement va finalement soigner les blessés et s’amouracher d’un beau capitaine joué par Fosco Giachetti.
Après l’invasion allemande, l’actrice reste en zone dite libre puis remonte à Paris. Mireille Balin y est dirigée par tous les grands metteurs en scène qui tournent sous l’occupation dont Léon Mathot. Mais bien qu’elle s’affiche ouvertement avec un officier de la Wehrmacht, dont elle est follement éprise, elle ne fait pas partie du voyage promotionnel des comédiens français organisé à Berlin en 1942.
Elle joue dans «Malaria» (1942) de Jean Gourguet auprès de Sessue Hayakawa. À l’été 1944, elle tente de s’échapper avec son amant. Arrêtée près de la frontière italienne, elle est séparée de l’officier allemand. Elle est battue et violée avant d’être emprisonnée à Nice puis à Fresnes. Le metteur en scène Léon Mathot tente de l’aider, en 1946, en lui faisant tourner au Maroc, «La dernière chevauchée». C’est un échec commercial. Mireille Balin va alors vivoter sur la côte d’Azur une dizaine d’année, puis vivre grâce à une œuvre de charité en région parisienne. Elle meurt misérablement, à l’hôpital de Clichy la Garenne, le 9 novembre 1968. Elle est inhumée au cimetière de Saint-Ouen. Quel destin pour une femme si belle et si raffinée ! Mais sans doute trop altière. Elle a subjugué son public sans jamais vraiment s’en faire aimer
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