Portraits d'Actrices

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GINETTE LECLERC

 

GINETTE LECLERC

09/02/1912-02/01/1992 

 

 

Ginette Leclerc voit le jour le 9 février 1912 dans le quartier populaire de la butte Montmartre dominée par la basilique du Sacré-Cœur. Son père est un modeste artisan horloger. Délurée et avide d’indépendance elle se marie à dix-sept ans. Elle divorce bien vite mais garde le nom de son «ex» comme nom de scène. Elle commence à gagner sa vie en posant pour des cartes postales un peu coquines.

Elle fait de la figuration au cinéma, dans des courts métrages, à partir de 1931. Elle va apprendre le métier tout au long de la quarantaine de rôles qu’elle interprète entre 1933 et 1937. Les sujets des films sont variés, mais Ginette Leclerc, il faut bien le dire, joue toujours un peu le même personnage de jeune femme provocante et équivoque. En 1933, elle a son premier petit rôle dans «Ciboulette» filmé par Claude Autant-Lara. En 1934, elle joue dans «L’hôtel du libre échange» de Georges Feydeau, transposé au cinéma par Marc Allégret. Elle y donne notamment la réplique à Fernandel qu’elle retrouvera dans «Les dégourdis de la onzième» (1936), un comique-troupier de Christian-Jaque. En 1935, dans «Paris-Camargue» elle rencontre Albert Préjean, et joue une servante dans les «Roses Noires» produites par la société allemande UFA avec la vedette de la firme, Lilian Harvey, en patriote finlandaise

 

 

 

En 1937, c’est une adaptation de l’œuvre de Luigi Pirandello «L’homme de nulle part» de Pierre Chenal, dans laquelle Pierre Blanchar est le gentil et Robert Le Vigan le méchant. L’année 1938 lui est particulièrement favorable grâce à «Prison sans barreau» auprès de Corinne Luchaire. Mais c’est surtout le roman de Jean Giono, adapté par Marcel Pagnol sous le titre «La femme du Boulanger» qui lui apporte la notoriété. Dans ce film, elle apparaît en femme volage mais repentante du boulanger, Raimu, toujours aussi remarquable. Dans l’immédiate avant guerre, elle côtoie dans l’œuvre de Edmond T. Gréville, «Menaces», les locataires d’un hôtel parisien: Erich von Stroheim, réfugié politique, mais aussi Mireille Balin.

Sous l’occupation, Ginette Leclerc est la partenaire de Tino Rossi, Jean Tissier, Georges Marchal et bien d’autres. Mais elle interprète indubitablement son meilleur rôle, une malheureuse boiteuse sournoise mais finalement innocente dans «Le corbeau» (1943). Henri-Georges Clouzot y raconte les méfaits de lettres anonymes dans une petite ville de province. Pierre Fresnay a fort à faire pour découvrir le vrai coupable: Pierre Larquey. Le film rencontre un très grand succès.

 

 

 

Mais Ginette tient aussi un cabaret avec son ami de l’époque, guère recommandable, et accueille pronazis et occupants. En 1945, elle est condamnée à neuf mois de prison pour collaboration avec l’ennemi. Sans ressource, elle reprend difficilement le chemin des studios en 1946. Elle réussit néanmoins à tourner, plutôt des seconds rôles, dans une quarantaine de films, jusqu’à la fin des années soixante-dix. Elle joue aussi au théâtre des pièces de Jean Paul Sartre et travaille à la télévision pour des séries policières, passant, bien souvent avec l’âge, des rôles de prostituée à ceux de «mère maquerelle » !

Ginette a soixante-cinq ans lorsqu’elle apparaît dans son cent soixante-septième et dernier film « La barricade du point du jour» avec Jean-Luc Bideau. Puis, elle se retire et s’occupe de sa mère. Toutes deux décéderont à quelques mois d’intervalle. Ginette Leclerc, «la plus fameuse garce» du cinéma français s’éteint, le 2 janvier 1992, dans son appartement parisien, après une longue bataille contre le cancer.

 



23/12/2010
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