Portraits d'Actrices

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ELVIRE POPESCO

 

Elvire Popesco
10/05/1896-11/12/1993
 
 
 
 
Elvira Popescu naît le 10 mai 1896, à Bucarest, sous le règne de Carol 1er, premier roi de cette nouvelle Roumanie qui vient à peine de se libérer, après quatre siècles d’occupation, de la tutelle de la Turquie (Empire Ottoman). La capitale, sous l’impulsion d’architectes français, se fait moderne. La vie artistique y est intense. Tous les Roumains lettrés mettent un point d’honneur à parler un français admirable. C’est dans cette ambiance très francophile qu’Elvira fait ses études au conservatoire d’art dramatique, puis est admise au théâtre national de Bucarest. Elle est figurante dans la superproduction «Independenţa României / Razboiul pentru Independenţa» (L’indépendance de la Roumanie / La guerre pour l’indépendance) filmée par Gregore Brezeanu en 1912. Mais elle débute vraiment au cinéma, en même temps que Ion Finteşteanu dans «La jeune fille de la mansarde» (1923), film de Alfred Halm racontant les amours d’un riche propriétaire et d’une gitane.
 
 
 
Mais Elvira Popescu qui joue déjà le répertoire français est engagée par Louis Verneuil. Il en fait sa comédienne de prédilection. Désormais désignée sous son nom francisé, Elvire Popesco à la forte personnalité et au talent évident, acquiert très vite une grande notoriété. D’abord mariée au comédien Aurel Athanasescu dont elle aura une fille Tatiana, elle épouse en seconde noce le Comte Sébastien Foy, descendant du célèbre Baron Gérard, peintre du Premier Empire. Elle aime à recevoir et le tout Paris se presse dans la propriété du couple. Elle travaille néanmoins beaucoup au théâtre où son accent est mis à profit pour lui faire interpréter des étrangères comme dans «Ma cousine de Varsovie» de Louis Verneuil ou «Tovaritch» de Jacques Deval. Elle tourne son premier film français, en 1930, «L’étrangère» dirigée par Gaston Ravel. Suivront en moins de quinze ans une trentaine d’œuvres. Elle côtoie notamment: Maurice Chevalier dans «L’homme du jour» (1936) de Julien Duvivier; l’extraordinaire Louis Jouvet dans «Education d’un prince» (1938); Erich von Stroheim dans «Derrière la façade» (1938); Fernandel dans «L’héritier des Mondésir» (1940); Henri Garat à trois reprises: «La présidente» (1938), «Le valet maître» (1941) et «Fou d’amour» (1942);
 
 
 
Egalement Jules Berry, Raimu et bien d’autres dont les seconds rôles de l’époque comme Pierre Larquey ou Jean Tissier. Elle est l’une des mères dont Gaby Morlay assure la garde des enfant dans l’émouvant «Voile bleue» (1942) de Jean Stelli. Après la guerre, Elvire Popesco est à la fois comédienne et codirectrice du Théâtre de Paris puis du Théâtre Marigny. En 1959, elle réapparaît brièvement au cinéma aux côtés de Maurice Ronet et Alain Delon dans «Plein soleil» de René Clément. Elle est la mère de Pierre Mondy (Napoléon Bonaparte) dans «Austerlitz» (1960) de Abel Gance. «Au théâtre ce soir» permet aux téléspectateurs de la revoir dans «La voyante» (1972) de André Roussin, auprès de Pauline Carton.
Elvire Popesco finit sa vie dans son appartement parisien. En 1987, la Grande Dame du théâtre reçoit un Molière d’Honneur, pour l’ensemble de sa prestigieuse carrière. Elle décède, le 11 décembre 1993, presque centenaire. Elle a pu constater avant de mourir que la Roumanie, qu’elle a quittée soixante-dix ans plus tôt, si maltraitée au cours de ce vingtième siècle, s’est enfin libérée du joug communiste tandis que des salles de spectacles et de cinéma peuvent désormais porter son nom dans son pays natal.
 
 
 


13/11/2010
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