Portraits d'Actrices

Portraits d'Actrices

PAULETTE DUBOST

 

PAULETTE DUBOST

08/10/1910 -

 

Née Paulette Marie Emma Deplanque, le 8 octobre 1910 à Paris, elle est le onzième enfant d'un ingénieur de la Compagnie du Gaz et de Suzanne Dubost, chanteuse à l'Opéra-comique.

Sous l'influence de cette dernière, l'enfant s'adonne très tôt à la danse et, dès l'âge de 8 ans, devient petit rat à l'Opéra de Paris, côtoyant notamment Odette Joyeux. Elle eut même l'occasion, déclara-t-elle un jour, de suivre des cours données par la célèbre ballerine d'origine russe Anna Pavlova.

Adolescente, elle se fait remarquer (localement, mais on est à Paris) en remportant un concours ... d'art culinaire organisé par une firme de réchaud à gaz !

Plus sérieusement, sa carrière artistique débute en 1927, année au cours de laquelle la jeune fille entre au Conservatoire de Paris, en section chant et comédie. En 1929, elle abandonne la danse pour l'opérette. Engagée aux Bouffes Parisiens, elle débute dans «L'Aventure du Roi Pausole».

Certaines filmographies font débuter la carrière de Paulette par une participation au film de Jean Renoir, «Nana» (1926). Mais cela, après questionnement de l'intéressée, est réfuté.

 

 

 

Considérons donc, de manière définitive, que Paulette Dubost débuta au cinéma en 1931 dans «un Coup de Téléphone», petite production oubliée de Georges Lacombe. Ses premières apparitions, souvent en uniformes dans des petites comédies consommables sur place, ne nous laissent pas un grand souvenir: «le Champion du Régiment», «l'Enfant de ma Soeur» … Dès 1933, son nom apparaît dans les premières lignes des génériques: «Le Fakir du Grand Hôtel», «l'Auberge du Petit Dragon» …

En 1936, Paulette Dubost décide de ne pas donner suite à une proposition alléchante de la Fox. Amoureuse d'un colon français du Maroc, André Ostertag, elle se marie à Antibes le 15- décembre de la même année et s'installe en Afrique avec son époux. Le soleil marocain illumine les coeurs, mais l'appel des sunlights échauffe les esprits les plus raisonnables. Surtout quand ils sont braqués par Marcel Carné qui tourne «Hôtel du Nord» ou lorsque Fernandel chante «Barnabé».

En 1939, Paulette interprète le rôle qui semblait enfin fait pour elle, «Bécassine», dans le film homonyme réalisé par Pierre Caron. On pouvait s'attendre à une longue série, mais le succès n'est pas au rendez-vous. Mieux reçu fut l'œuvre suivante, «La Règle du Jeu», œuvre mémorable de Jean Renoir, dans lequel elle interprète - inévitablement - une camériste délurée.

 

 

 

Pendant la Guerre, Paulette Dubost se partage entre le Maroc, où elle donne naissance à une petite fille, Christiane (1942), et les plateaux de la métropole. Dans sa prestation la plus intéressante de ces années là, «Adrien» - 1943, ici avec Roger Duchesne - , elle donne à nouveau la réplique à Fernandel, également réalisateur du film.

La Guerre terminée, les comédies de consommation courante reprennent le dessus, lui permettant de rencontrer Bourvil («Blanc comme Neige», 1947, «le Roi Pandore», 1949), ou encore Rellys («le 84 prend des Vacances»).

En 1950, son divorce prononcé, la Parisienne rentre au bercail. En fait, elle était rentrée bien avant …

Les années cinquante seront sans doute les plus intéressantes pour l'actrice qui mûrit peu à peu, s'éloignant des rôles simplement comiques pour interpréter des personnages plus nuancés. Elle fréquente, Dieu lui pardonne, «La Maison Tellier», y faisant la connaissance de Jean Gabin (1951, sketch du film «Le Plaisir» de Max Ophuls). Ils se retrouveront à trois reprises («Maigret Tend un Piège», «Maigret Voit Rouge», «l'Age Ingrat»).

 

 

 

Elle joue une énième servante pour le même Max Ophuls, en 1955, dans «Lola Montes» et donne à Bourvil l'enfant Alain Delon dans le film de Michel Boisrond, «le Chemin des Ecoliers».

Enormément présente sur les écrans des sixties(«Viva Maria» de Louis Malle, etc), à l'âge d'interpréter les personnages de mère, elle se fait remarquer à la télévision, notamment comme génitrice de la fameuse «Janique Aimée». Pour le petit écran, signalons également sa prestation dans «Splendeurs et misères des courtisanes» (Marcel Bluwal, 1976). Le théâtre de boulevard lui permet également d'amuser le public («Interdit au Public», «Bichon» avec Darry Cowl, …) sans pour autant la séduire: "Faire tous les soirs la même chose, c'est d'un ennui …".

La cantinière a bien grandi, qui interprète à la ville comme sur la toile, les grand-mères épanouies: «Tendre Poulet» et «On a Volé la Cuisse de Jupiter».

En 1989, on peut à nouveau l'apprécier dans une œuvre de Louis Malle, «Milou en Mai». Infatigable, Paulette Dubost est l'une, avec Danielle Darrieux, Sophie Desmarets, Odette Laure, Jackie Sardou, Marthe Villalonga et Catherine Rouvel, des sept «Mamies" de Yannick Lanoë parties à la recherche d'un petit-fils fugueur (1992).



26/11/2010
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