SUZY PRIM
SUZY PRIM
(11/10/1896 /07/07/ 1991)
Suzy Prim naît Suzanne Mariette Arduini le 11 octobre 1896, à Paris. Elle appartient à une dynastie de comédiens, l’un de ses ancêtres aurait même fait partie de la troupe de Molière. Encore bébé, elle fait sa première apparition sur les planches. C’est le début d’une très longue carrière qu’elle terminera près de soixante-quinze ans plus tard. Elle interprètera tous les auteurs de Feydeau à Ibsen en passant par les classiques et elle se fera même chanteuse et meneuse de revue. Elle partagera un temps la vie du comédien Jules Berry.
Côté cinéma, Suzy Prim apparaît dès 1910 sous son vrai nom, dans une quinzaine de courts métrages produits par la société Gaumont, parmi eux, «Le petit Poucet» (1912) de Louis Feuillade, avec un autre enfant vedette de la firme, René Dary. Elle travaille également avec les réalisateurs Léonce Perret, Henri Fescourt, Georges-André Lacroix, René Navarre et Henri Pouctal. En 1913, elle tourne l’une des premières adaptations au cinéma de «Carmen» de Giovanni Doria et Augusto Turqui, d’après Prosper Mérimée. Le film est financé par la société hispano-italienne «Film de arte español», Margueritte Sylva interprète la célèbre cigarière.
Suzy Prim tourne ses premiers longs métrages après la guerre de quatorze mais elle ne souhaite pas poursuivre une carrière cinématographique qu’elle juge sans intérêt au temps du muet. Elle retrouve le septième art en 1932, dans des films où Jules Berry est la grande vedette masculine: «Mon cœur et ses millions» de André Berthomieu, puis «Quick», réalisé en deux fois par Robert Siodmak qu’aide André Daven. Lilian Harvey est l’héroïne des versions française et allemande.
Entre 1935 et 1940, Suzy Prim délaisse un peu son cher théâtre pour faire une trentaine de films. Elle joue tous les genres du comique-troupier «Un de la légion» (1936) avec Fernandel aux plus purs mélodrames de sa «période russe». Elle est tantôt dans des rôles de complément comme dans «Cargaison blanche» (1936) avec le jeune couple irrésistible formé par Käthe von Nagy et Jean-Pierre Aumont, tantôt en tête d’affiche comme dans «Les bas-fonds» (1936) de Jean Renoir et «Alexis, gentleman chauffeur» (1938) de Max de Vaucorbeil, où elle joue une capricieuse vedette qui finit par succomber au charme de André Luguet, gentilhomme désargenté. Pendant l’occupation, Suzy est particulièrement bien employée notamment lorsqu’elle incarne «La Rabouilleuse» face à Fernand Gravey, rôles repris par Madeleine Robinson et Jean-Claude Pascal en 1960.
Après la guerre, la comédienne apparaît encore dans une quinzaine de films aux thèmes très variés. Citons notamment «Au revoir M. Grock» (1949) avec le fameux comique suisse, et «Les pépés font la loi» (1954) avec Claudine Dupuis. Suzy Prim n’hésite pas à se faire également productrice de trois films dont «Douze heures d’horloge» (1958) de Géza von Radványi avec Lino Ventura et Laurent Terzieff, en évadés dans une ville en liesse. Dans les années soixante, elle apparaît dans un téléfilm («Valentin, le désossé»), et écrit des scénarii pour Pierre Bourdon, Jean Dréville et Jacques Deray. En 1975, dirigée par Henri Verneuil, elle joue son quatre-vingt unième et dernier rôle au cinéma. Cette grande artiste au tempérament bien trempé décède presque centenaire le 7 juillet 1991 à Boulogne-Billancourt en région parisienne. Elle est enterrée au cimetière de Belleville à Paris.
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