GABY MORLAY
GABY MORLAY
08/06/1893-04/07/1964
Gaby Morlay naît Blanche Pauline Fumoleau, le 8 juin 1893, à Angers. Elle monte à Paris et débute très jeune au théâtre comme au cinéma où elle tourne des courts métrages sous la direction de l’illustre Max Linder. En 1917, Charles Burguet créé le personnage de «Gaby» et fait de la jeune femme son actrice de prédilection. Il la dirige notamment dans «Faubourg-Montmartre» (1922) qui connaîtra dix ans plus tard une version sonore. Entre les deux guerres Gaby Morlay est l’interprète, au théâtre de Louis Verneuil ou Sacha Guitry pour ne citer qu’eux. Mais celle qui incarne la féminité des années folles est aussi une amazone moderne qui fait la une des journaux quand elle entre dans les annales de l’aviation, en étant la première Française à obtenir son brevet de pilote de dirigeable. Au cinéma, à l’arrivée du sonore, les spectateurs lui découvrent une voix un tantinet fluette mais qui a son charme. Son premier parlant est un film policier «Accusée levez-vous !» (1930) de Maurice Tourneur qui se passe dans le milieu du music hall, avec Charles Vanel. Gaby Morlay tourne ainsi une trentaine de films entre 1930 et 1940. Il y a la «série russe» avec «Ariane, jeune fille russe» (1931) de Paul Czinner en 1931 et «Nuit de feu» (1937) de Marcel L’Herbier avec Georges Rigaud. Mais Gaby c’est aussi la comédie, des lèvres qui se serrent, des yeux qui pétillent et une phrase qui fuse.
Elle est ainsi épatante dans «Le Roi» (1936), quand, femme de Raimu, elle fait la conquête du monarque: Victor Francen, sous les yeux de Elvire Popesco. En 1937, elle accompagne Fernandel dans «Hercule» de Carlo Rim. Le registre dramatique lui convient tout aussi bien avec «Le Maître des forges» en 1933. Au moment de l’anschluss, elle est pleine de majesté en reine Victoria de «L’entente cordiale» (1938) de Marcel L’Herbier, film fait pour rapprocher la France et la Grande-Bretagne alors que l’Allemagne hitlérienne se fait menaçante. Mais Gaby joue aussi, dans l’Italie mussolinienne, «Le roman d’un génie» (1938) avec le beau Fosco Giachetti sous la direction de Carmine Gallone.
Pendant les années de l’occupation, Gaby Morlay tourne une quinzaine de films dont «L’Arlésienne» (1941) avec Louis Jourdan et «Le destin fabuleux de Désirée Clary» de Sacha Guitry. En 1942, elle émeut la France entière avec «Le Voile bleu», où elle incarne une super nounou qui, à la fin du film, âgée et dans la misère, retrouve tous «ses» enfants.
Gaby, l’indépendante et la non-conformiste, est aussi l’amie très chère de Max Bonnafous, secrétaire d’Etat à l’Agriculture et au Ravitaillement dans le gouvernement du Maréchal Pétain. Mais elle est trop aimée des Français pour être vraiment inquiétée à la libération. Elle est en compétition au festival de Cannes, en 1946, dans «Un revenant» de Christian-Jaque avec Louis Jouvet et, en 1947, avec «Les amants du pont Saint-Jean» de Henri Decoin. En 1951, elle est membre du jury. La même année, elle joue avec Silvana Mangano dans «Anna». Tout en n’abandonnant pas le théâtre, l’actrice va participer à une trentaine de films jusque dans les années soixante dont les «Papa, Maman, ..et moi» de Jean-Paul Le Chanois, auprès du sympathique Robert Lamoureux.
En 1961, la fidèle Gaby épouse Monsieur Bonnafous, «enfin veuf». Elle tourne un dernier film, en 1964, «Monsieur», aux côtés de Jean Gabin, avant de mourir d’un cancer le 4 juillet, à Nice. C’est une amie très chère qui nous quitte.
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