RUTH GORDON
RUTH GORDON
30/10/1896 - 28/08/1985
Ruth Gordon Jones naquit le 30 octobre 1896 dans le quartier de Wollaston à Quincy, Massachusetts, au sein d'une famille modeste.
Son père, Clinton Jones (1859-1934), ancien marin devenu contremaître, et sa mère, Anne Zigler Jones (1860-1915), ex-secrétaire devenue femme au foyer, l'élevèrent ainsi que sa demi-sœur Clara (1886-1970), issue d'un précédent mariage de son père.
Leur domicile familial était situé sur Winston Street.
En 1913, inspirée par la comédie musicale "The Pink Lady" au Colonial Theatre de Boston, elle décida de poursuivre une carrière d'actrice.
Après avoir obtenu son diplôme secondaire le 25 juin 1914 à Quincy, elle s'inscrivit à l'American Academy of Dramatic Arts à New York en octobre, sous le nom de scène Ruth Gordon, avec un budget de 400 USD pour sa première année de scolarité et 50 USD supplémentaires pour subvenir à ses besoins avant de trouver un emploi.
Cependant, elle fut renvoyée après un trimestre pour un prétendu manque de talent, ce que sa carrière ultérieure démentira.
Malgré un début difficile à l’American Academy of Dramatic Arts, Ruth Gordon ne se laissa pas abattre.
En 1915, elle fit ses débuts à l'écran en tant que figurante dans des films muets tournés à Fort Lee, notamment dans le rôle d'une danseuse dans "La Grande Farandole" (The Whirl of Life), basé sur la biographie de Vernon et Irene Castle.
Elle fit également ses premiers pas à Broadway dans "Peter et Wendy", interprétant Nibs, l'un des enfants perdus, aux côtés de Maude Adams, et reçut les éloges d'Alexander Woollcott, un critique influent de l'époque, qui la trouva "rayonnante" et devint son mentor.
En 1918, Ruth Gordon joue aux côtés de Gregory Kelly dans une adaptation pour Broadway de "Seventeen" de Booth Tarkington. Le duo continue de tourner en Amérique du Nord, interprétant "The First Year" de Frank Craven et deux autres œuvres de Tarkington, "Clarence" et "Tweedles". En 1920, Gordon et Kelly se marient.
En décembre 1920, Ruth Gordon subit une importante opération de chirurgie réparatrice à Chicago pour corriger ses jambes arquées.
Après trois mois de convalescence, elle déménage à Indianapolis avec Kelly où ils forment une compagnie théâtrale pour interpréter des pièces classiques.
Kelly succombe à une crise cardiaque en 1927, à l'âge de 36 ans. Ruth Gordon tente un retour à Broadway en incarnant Bobby dans "Saturday's Children" de Maxwell Anderson, un rôle nouveau pour une actrice habituée aux personnages romantiques.
Puis, en 1929, Ruth Gordon obtient le rôle principal de "Serena Blandish" et tombe enceinte du producteur Jed Harris. Leur fils, Jones Harris, voit le jour à Paris, bien que l'actrice ne se marie pas avec le père.
Durant les années 1930, Ruth Gordon continue sa carrière théâtrale avec des rôles marquants comme Mattie dans "Ethan Frome", Margery Pinchwife dans "La Provinciale" de William Wycherley, à l'Old Vic de Londres et à Broadway, et Nora Helmer dans "Une maison de poupée" de Henrik Ibsen, jouée à Central City, Colorado, et à Broadway.
Bien que Ruth Gordon ait signé un contrat sans lendemain avec la Metro-Goldwyn-Mayer au début des années 1930, ce n'est qu'en 1941 qu'elle réapparaît à l'écran, face à Greta Garbo dans "La Femme aux deux visages".
Elle trouve davantage de succès avec d'autres studios hollywoodiens, décrochant une série de rôles secondaires : celui de Mary Todd Lincoln dans "Abraham Lincoln", de Mrs. Ehrlich dans "La Balle magique du Docteur Ehrlich" et dans "Convoi vers la Russie" (1943). Au théâtre durant cette période, elle se distingue notamment dans le rôle d’Iris dans "The Strings, My Lord, Are False" de Paul Vincent Carroll, et de Natasha dans une production des "Trois Sœurs" d’Anton Tchekhov, mise en scène par Katharine Cornell et Guthrie McClintic.
Elle joue aussi les premiers rôles dans deux pièces de sa propre plume : "Over Twenty-One" et "The Leading Lady".
Ruth Gordon se remarie en 1942 avec l'auteur Garson Kanin, qui est de 16 ans son cadet.
Ensemble, ils collaborent sur les scénarios de deux films avec Katharine Hepburn et Spencer Tracy, réalisés par George Cukor : "Madame porte la culotte" (1949) et "Mademoiselle Gagne-Tout" (1952).
Pour ces deux scénarios, ainsi que pour celui d’"Othello" (1947), le duo est nommé aux Oscars.
Avec le soutien de la MGM, elle adapte son autobiographie Years Ago à l'écran sous le titre The Actress (1953).
Jean Simmons y joue le rôle d'une jeune fille de Quincy (Massachusetts), qui réussit à persuader son père, capitaine de marine, de l'emmener à New York pour devenir actrice.
Ruth Gordon continue de publier ses mémoires jusqu'aux années 1970, avec trois nouveaux tomes : My Side, Myself Among Others et An Open Book.
Ruth Gordon continue sa carrière théâtrale dans les années 1950 et est nommée en 1956 pour le meilleur premier rôle féminin aux Tony Awards pour son interprétation de Dolly Levi dans La Meneuse de jeu de Thornton Wilder, rôle qu'elle avait précédemment incarné à Londres, Édimbourg et Berlin.
En 1966, elle est nommée aux Oscars et gagne un Golden Globe comme Meilleur second rôle féminin pour Daisy Clover face à Natalie Wood.
Trois ans plus tard, en 1969, elle reçoit l'Oscar du Meilleur second rôle féminin pour Rosemary's Baby, l'adaptation cinématographique du roman d'horreur d'Ira Levin.
Lors de la cérémonie, Ruth Gordon, alors âgée de 72 ans, exprime sa gratitude aux jurés « pour leur encouragement » après 50 ans de carrière théâtrale.
Elle est à nouveau nommée en 1971 pour son rôle de Maude dans le film culte Harold et Maude, face à Bud Cort.
Elle jouera encore dans vingt-deux films et apparaîtra dans au moins autant d'épisodes télévisés, comme dans Columbo (« Le Mystère de la chambre forte », 1977) ou Taxi (« Mamie tacot », 1978).
Ruth Gordon s'est éteinte le 28 août 1985 à l'âge de 88 ans dans sa résidence d'été à Edgartown, Massachusetts, située sur l'île de Martha's Vineyard.
Elle a succombé à une attaque d'apoplexie pendant son sommeil, aux côtés de son époux Garson Kanin, après s'être plainte de malaise puis s'être rendormie.
En accord avec ses dernières volontés, aucun service funéraire ni commémoratif n'a eu lieu ; elle a été incinérée et ses cendres ont été remises à ses proches.
À Quincy, sa ville natale, un amphithéâtre situé dans le Merrymount Park porte son nom depuis novembre 1984.
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