MARIA MONTEZ
Maria Montez
06/06/1912 – 09/09/1951
María África García Vidal naît le 6 juin 1912, à Barahona, petite ville située au sud de l’île découverte par Christophe Colomb dès le 5 décembre 1492, appelée La Española, puis Saint-Domingue et enfin République Dominicaine. Son père, Isidoro García, est espagnol, originaire de Garafía, aux Canaries. Il travaille dans le commerce des bois exotiques et représente les intérêts de son pays comme Vice-Consul.
Sa mère, Regla Teresa María Vidal, d’ascendance espagnole, est dominicaine. María est la seconde d’une fratrie de dix enfants. Elle épouse, en 1932, le représentant d’une banque new-yorkaise, William McFeeters. Les Etats-Unis, qui ont occupé militairement le pays, entre 1916 et 1924, y contrôlent encore le négoce. En 1939, complètement «américanisée» mais divorcée, elle part, dans sa vingt-huitième année, à la conquête d’Hollywood sous le pseudonyme de Maria Montez.
Dès 1940, elle donne une petite réplique à John Barrymore dans «La femme invisible». L’année suivante, elle est engagée pour le film en couleurs «Une nuit à Rio» aux côtés de Carmen Miranda et Don Ameche. Le ton est donné. Pour les producteurs, Maria Montez est désormais l’exotisme, la vraisemblance n’ayant aucune importance.
Elle se fait polynésienne pour «Au sud de Tahiti», en 1941. Elle se transforme en princesse Shéhérazade dans «Les mille et une nuits» (1942) et a comme partenaire, l’acteur indien Sabu. Elle le retrouvera dans quatre films. Elle devient gitane dans le décor de carton pâte de «La fière Tzigane» (1944) puis espagnole à «Tanger» (1946) et dans «Les Pirates de Monterrey» (1947). Elle est surnommée «La Reine du Technicolor».
Et pourtant Maria Montez n’est pas qu’une beauté sculpturale. Elle a aussi un cœur et une tête. Elle rencontre à Hollywood Jean-Pierre Aumont qui s’apprête à rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord. Ils se marient le 13 juillet 1943 et ne se reverront qu’après les hostilités. L’actrice aide aussi ses frères et sœurs à s’établir. Maria retrouve son mari fin 1945 et lui donne une petite fille, la future comédienne Tina Aumont.
L’actrice tourne encore aux Etats-Unis quatre films dont «L’exilé» (1947) de Max Ophüls, avec Douglas Fairbanks Jr. dans le rôle du Roi Charles II d’Angleterre. Elle partage avec son mari l’affiche du roman «orientaliste» de Pierre Benoît «L’Atlantide» (1948), adapté à l’écran par Gregg C. Tallas.
Puis, Maria Montez dont la célébrité repose sur ses films nord-américains, n’hésite pas à se remettre en question. Elle quitte l’univers des paillettes pour tourner en France sous la direction du frère de son mari, François Villiers, «Hans le marin» (1948).
Elle est accompagnée, outre Jean-Pierre Aumont, de Marcel Dalio et Lilli Palmer. En 1949, elle affronte Erich von Stroheim dans «Portrait d’Assassin» de Bernard-Roland. Elle joue aussi au théâtre Édouard VII, à Paris, une pièce écrite par son époux et qui raconte les turpitudes du microcosme hollywoodien.
Puis l’Italie la réclame pour trois titres dont «La vengeance du Corsaire» (1951) de Primo Zeglio, toujours auprès de Jean-Pierre.
Mais de retour en France, au domicile familial de Suresnes, dans la banlieue ouest de Paris, Maria Montez meurt d’une crise cardiaque alors qu’elle prend son bain, le 7 septembre 1951.
Cette femme courageuse et déterminée, au destin hors du commun, laisse ses proches et tous ses nombreux admirateurs sous le choc. Dans sa ville natale, une rue et l’aéroport portent désormais son nom d’actrice.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres