KAY KENDALL
Kay Kendall
21/05/1926 – 06/09/1959
Née le 21 mai 1926 à Withernsea, dans l’East Riding (sud-est) du Yorkshire, Kay Kendall est issue d’une famille de gens du spectacle: sa grand-mère Marie Kendall, était une chanteuse de revue célèbre; son père Terry McCarthy et sa sœur Kim sont également comédiens.
La route de la jeune «Kate» est donc toute tracée. Ses débuts toutefois n’ont rien d’extraordinaire: après un banc d’essai au music-hall, elle aborde le cinéma vers le milieu des années 1940; on la remarque à peine dans «César et Cléopâtre» (1945), de Gabriel Pascal, et l’année suivante la comédie musicale «London Follies» est un échec cuisant.
Toutefois, servie par sa grâce naturelle, son profil aristocratique (dû pour partie à la chirurgie esthétique, suite à un accident de voiture), sa verve et son incontestable talent, elle ne tarde pas à s’imposer.
Elle tourne en 1952 pour la Rank, sous la direction de Henry Cornelius, la délicieuse comédie «Geneviève», où le couple qu’elle forme avec Kenneth More en chevalier servant balourd, vole aisément la vedette aux deux protagonistes,
John Gregson et la jolie, mais fade Dinah Sheridan.
Un peu éméchée, elle y prononce l’une des répliques mémorables du cinéma anglais: «I’ll show them how to tray the plumpet», ce qu’on pourrait rendre par «Je vais leur montrer comment trouer de la jompette».
Son film suivant, «Toubib or not toubib» (1954) avec Dirk Bogarde, est également un succès, mais pâlit en comparaison de cette réussite.
Tentant sa chance à Hollywood, Kay Kendall y obtient un premier rôle dans «Quentin Durward» (1955) de Richard Thorpe, épopée médiévale d’après Walter Scott, où elle est la partenaire de Robert Taylor face à Robert Morley en Louis XI (et le château Renaissance de Chambord dans le rôle de celui de Plessis-Lès-Tours!).
Elle enchaîne en 1957 sur ce qui fut sans doute son meilleur film, la comédie musicale «Les Girls», en compagnie de Gene Kelly et de Mitzi Gaynor, sous la direction de Georges Cukor, célèbre pour son habileté à diriger les actrices.
Kay Kendall y est éclatante de charme, d’entrain, de drôlerie. À tout juste trente ans, elle est à l’apogée de sa carrière. Sans le savoir Kay Kendall était très gravement malade, atteinte par la leucémie.
Elle était tombée amoureuse du séduisant Rex Harrison, son partenaire dans «Un mari presque fidèle» (1954), alors marié à l’actrice allemande Lilli Palmer.
L’histoire officielle veut qu’instruit de l’état de Kay par une indiscrétion de son médecin, Rex ait alors, avec son plein accord, divorcé de Lilli pour épouser Kay (juin 1957) et l’accompagner jusqu’à sa fin.
Kay Kendall tourne encore deux films, deux comédies légères: «Qu’est-ce que Maman comprend à l’amour?» (1958), de Vincente Minnelli, avec Rex Harrison, et «Chérie recommençons!» (1959), mis en scène par Stanley Donen, avant de s’éteindre à Londres, le 6 septembre 1959, à peine âgée de trente-trois ans.
Elle repose dans le cimetière St-John-at-Hampstead, au nord de Londres. Ainsi fauchée en pleine gloire, Kay Kendall laisse le souvenir d’une actrice d’une extraordinaire beauté, au maintien élégant et à la diction impeccable.
Ses proches savaient toutefois que, sous cette façade, se dissimulait une femme au tempérament de feu qui n’avait pas sa langue dans sa poche et ne se gênait pas pour exprimer sa pensée dans les termes les plus directs.
Elle aurait pu sans doute, si elle avait vécu, aider la comédie britannique à dépasser son côté certes charmant, mais quelque peu suranné, hérité des «années Ealing».
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