Portraits d'Actrices

Portraits d'Actrices

MARION DAVIES

 

 

Marion Davies

1897-22/09/1961

 

MARION1

 

 

 

Dans Citizen Kane, un des plus grands classiques de l’histoire du cinéma, Orson Welles présente un portrait au vitriol du magnat de la presse William Randolph Hearst. Sa compagne est dépeinte sous les traits d’une cantatrice nulle et alcoolique, imposée par son riche protecteur…

Cette charge très corrosive (et fort brillante) portera longtemps lourdement préjudice à Marion Davies, la maîtresse de W R Hearst. Beaucoup de cinéphiles n’ayant jamais vu ses films, en déduiront que c’était une comédienne sans aucun talent, uniquement imposée par son richissime compagnon.

La rediffusion de ses films dans les cinémathèques nous oblige à réviser complètement ce jugement : c’était en fait une fantaisiste extrêmement douée au jeu très moderne, la toute première actrice de « screwball comédies » juste avant Carole Lombard.

Née en 1897, la jeune Marion Davies commence sa carrière comme girl dans différentes revues de Broadway, notamment les fameuses « Ziegfeld follies ». C’est en assistant à un de ses spectacles que WR Hearst aurait eu le coup de foudre et se serait entiché de la toute jeune femme
(d’autres versions laissent entendre qu’en fait, Marion était une simple prostituée que Hearst aurait cueillie sur un trottoir de New York, afin de lui proposer quelques figurations dans des revues, mais ceci paraît fort peu vraisemblable).
En tous les cas, une chose est certaine. Cet homme d’âge mûr, déjà marié, est tombé instantanément sous le charme de la jeune femme. Son épouse refusera toute sa vie de lui accorder un divorce.
Néanmoins, quand cette dernière refuse de le suivre en Californie où il décide d’installer ses bureaux, c’est Marion, qui va partager sa vie.Hearst est bien décidé à en faire de sa dulcinée la plus grande star de cinéma.
( Cette dernière a déjà joué dans quelques films réalisés par son beau frère).
 
 
 
Il monte pour elle la firme de cinéma « Cosmopolitan », et produit une série de films historiques à costumes pour lesquels il ne lésine pas sur les dépenses.
Malgré l’énorme battage publicitaire mis en route (obligation est faite à tous les journaux de son groupe de mentionner le nom de Marion une fois par semaine !), le public n’accroche pas.
Ce n’est qu’en 1922 que « sur les marches du trône » devient le premier succès commercial de la comédienne.
La même année, la star fait beaucoup parler d’elle mais pas dans les journaux détenus par Hearst. Lors d’une croisière sur le yacht de son riche protecteur, le producteur Thomas Ince trouve la mort.
La rumeur prétend que Marion Davies flirtait avec Charlie Chaplin, présent sur le navire.
Fou de jalousie, Hearst aurait tenté de tuer l’acteur avec son revolver mais abattu par mégarde Thomas Ince. journaliste Louella Parson,
témoin du drame, aurait accepté de se taire en échange d’un poste en or au sein des journaux Hearst, et serait ainsi devenue la plus célèbre échotière d’Hollywood.
On ne saura jamais si cette légende noire, véhiculée dans Hollywood Babylon est réelle, mais elle a certainement participé à ternir la réputation de l’actrice.
En 1924, toujours désireux d’apporter plus de prestige à la carrière de son amie, Hearst signe un contrat avec Louis B Mayer, Irving Thalberg et la toute nouvelle MGM.
En échange de la lucrative publicité qui sera faite dans les journaux du groupe à tous les films qu’elle produira, la firme du Lion accepte de distribuer dans ses salles les films de la comédienne
et de la faire jouer aux cotés des plus grandes vedettes masculines de la firme.
 
 
 
Elle est irrésistible dans Mirages (1928) une satire de la faune hollywoodienne ou dans the Patsy (1929) adorable comédie sur une jeune fille qui tente tout pour attirer l’attention de l’homme quelle aime.
Quelle modernité dans le jeu de la comédienne ! Loin des femmes fatales, tendres ingénues, nobles dames ou autres stéréotypes du cinéma muet hollywoodien, Marion incarne des femmes indépendantes
et futées, pas vraiment jolies mais tellement plus proches de nous. Outre ses désopilantes imitations d’autres stars de l’écran comme Lilian Gish ou Pola Negri, l’actrice révèle en effet une étonnante vitalité, et une présence indéniable.
On raconte qu’elle faisait tordre de rire les convives de sa luxueuse villa de San Simeon où elle organisait des bals masqués prisés par le tout-Hollywood (j’ai pu visiter cette villa lors d’un voyage aux USA,
au programme de nombreux circuits organisés. Les tapisseries et meubles de très grande valeur qui décorent les pièces sont assemblés et entassés avec beaucoup de mauvais goût. En revanche, les chambres d’amis sont nombreuses et la piscine est superbe
(peu utilisée en dehors de Marion car beaucoup de stars ne savaient pas nager et préféraient la pataugeoire !)
 
Beaucoup pensaient que Marion Davies ne pourrait faire face à l’arrivée du cinéma parlant car elle bégayait.
Néanmoins avec l’appui de son mentor, la comédienne va franchir le cap sans difficultés. Marianne (1929) son premier film parlant est une comédie musicale, où elle tient le rôle d’une française et chante avec l’accent de chez nous
et prouve qu’elle n’a rien perdu de son expérience des Ziegfeld follies.Comme suite au triomphe du fou chantant et de Broadway Mélody, les studios de cinéma vont mettre en chantier un très grand nombre de films chantés et dansés,
afin de capitaliser sur le nouvel engouement du public : Marion va ainsi en tourner 3 d’affilé. En fait, le coup de foudre sera de courte durée et déçu par la médiocrité de certains musicals, le public se détourne quasi systématiquement des films
chantés en 1930 (on était même obligé de préciser sur l’affiche ; film non chanté !).En 1932, dans la comédie Blondie of the follies, Marion se livre à une fabuleuse parodie du jeu outré de Garbo dans Grand hôtel En 1934, c’est le clash avec la MGM.
Furieux d’apprendre que le rôle tant convoité de Marie Antoinette sera confié à Norma Shearer, l’épouse d’Irving Thalberg, Hearst claque la porte des studios et entraîne Marion à la Warner Bros, où elle va terminer sa carrière, sans trop d’éclats.
En 1937, Hearst qui connaît de graves soucis financiers n’a plus de temps à consacrer à la carrière de sa maîtresse.
 
Juste retour des choses, Marion Davies va vendre une bonne partie de ses bijoux pour aider l’homme de sa vie. Depuis déjà quelques années,
l’actrice déçue par une série de désillusions (alors que Mme Hearst accepte enfin l’idée d’un divorce, le magnat de la presse aurait refusé, la pension alimentaire lui paraissant trop élevée), noyait ses chagrins dans l’alcool et sa beauté
(qui n’avais jamais été très grande) se fanait . Evidemment, elle est terriblement affectée par la sortie du film Citizen Kane que Hearst tentera d’interdire, et va continuer à veiller sur la santé déclinante de son compagnon jusqu’à son décès en 1951.
Le choc sera alors rude, l’épouse du magnat de la presse et sa famille vont chasser Marion de San Simeon du jour au lendemain et reprendre tout ce qui appartenait à Hearst (sauf le portrait de Marion !). Complètement déboussolée,
Marion se marie 3 semaines après avec un marin rencontré depuis peu. Oubliée, elle est décédée d’un cancer en 1961. Sensible et généreuse (en 1926, elle avait demandé à Fatty Arbuckle de réaliser son film « le moulin rouge » pour essayer d’aider le comédien,
rejeté par Hollywood à la suite d’un scandale sexuel ; en 1950, elle était sortie de sa réserve pour défendre Ingrid Bergman, traînée dans la boue par les journaux lors de sa liaison adultère avec Rossellini, et une admirable comédienne (certainement une des meilleures des années 20)
 
 
 
 
 
Filmographie de Marion Davies
 
 
 

La belle de New York (1919)

Titre original : The Belle of New York

 

 

 

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Un vieil inventeur se fait voler ses inventions par un riche sans scrupules. À la mort de l'inventeur, sa fille Violet (M Davies) se rend à New York et rejoint les «Follies», où elle est annoncée comme «La Belle de New York».  

 

 

 

Getting Mary Married (1919)

 

 

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Une jeune femme ( M Davies) doit résister aux charmes d'un bel inconnu et rester célibataire si elle veut hériter d'une fortune.

 

 

    The Dark Star (1919)

 

 

 

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Un fabuleux bijou connu sous le nom de « Dark Star » est volé ; une fille de pasteur ( M Davies) s'en mêle, tombant dans les tréfonds d'un complot d'espionnage concernant les plans de guerre et les fortifications...  

 

 

 

   L'étoile de cinéma (1919)

Titre Original: The Cinema Murder

 

 

 

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L'actrice en herbe Elizabeth Dalston (M Davies), après avoir répété une scène de meurtre pour un film, est licenciée par son réalisateur à la demande du bailleur de fonds de Wall Street, Sylvanus Power.

Bien que marié, Power envisage de faire d'Elizabeth sa maîtresse et offre à la jeune fille sans méfiance une éducation dramatique en Angleterre, suivie de la construction d'un théâtre pour elle.

Voyageant à travers l'Angleterre après l'école, Elizabeth assiste à une bagarre entre deux frères, Philip et Douglas Romilly, qui se termine par la mort supposée de Douglas.

Sur le bateau à vapeur vers l'Amérique, Philip, déguisé en Douglas, confie à Elizabeth qu'il se battait pour persuader Douglas de ne pas quitter son amante enceinte.

Elizabeth le croit et à New York ils tombent amoureux. Après avoir convaincu Power de produire la pièce de Philip, la pièce et son jeu d'acteur sont des succès.

Power  découvre la passion d' Elizabeth pour Philip, il convoque les détectives de Scotland Yard, mais Douglas réapparaît et disculpe Philip. Power admet alors gracieusement sa défaite.

 

 

 

April Folly (1920)

 

 

 

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La romancière April Poole (M Davies) lit son nouveau livre à Kerry Sarle, son éditeur et amoureux, et à Ronald Kenna, son éditeur.

L'histoire commence lors d'un bal masqué, où April rencontre Kerry et reconnaît le maître voleur Kenna.

April récupère une note jetée par Kenna et apprend qu'il a l'intention de voler le diamant Mannister.

Pendant ce temps, le comte de Mannister, espérant mettre fin à la relation de sa fille Diana avec un artiste américain appauvri, lui ordonne de livrer le bijou à son cousin masculin, Clive Connal, en Afrique du Sud.

À bord du train, Diana persuade April d'assumer son identité.

Désireuse de déjouer Kenna, April s'exécute. Lorsque Kerry surprend une bagarre dans la cabine d'April, il se précipite et éjecte Kenna.

En signe de gratitude, April révèle son identité et sa mission. Après que Kerry ait reçu une note d'April lui demandant de prendre la malle à Clive,Avril disparaît.

Inconsolable, Kerry livre la malle. Lorsque Kenna et ses acolytes le localisent, April surgit, pistolet à la main, et les capture. Alors qu'elle conclut son histoire, April embrasse Kerry, qui accepte l'histoire. 

 

 

 

 

Les incomprises (1920)

The Restless Sex

 

 

 

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M Davies incarne Stéphanie, une jeune femme pleine de vivacité qui veut tout vivre.

Adoptée dans la famille Cleland quand elle était enfant, Stéphanie est depuis longtemps amoureuse de son frère adoptif Jim,

mais il est resté attaché à cette idée que Stéphanie est sa petite sœur.

Cependant, lorsque leurs vies divergent et qu'ils sont séparés par un océan, Jim considère soudain que Stéphanie n'est pas vraiment sa sœur,

tout comme il se rend compte à quel point elle est spéciale pour lui.

 

 Le pirate (1921)

Titre Original: Buried Treasure

 

 

 

Marion Davies joue un double rôle : une débutante moderne étourdie et une fille espagnole du 17ème siècle. Après avoir rêvé d’or pirate, la moderne Davies convainc son petit ami Norman Kerry de partir pour une chasse au trésor périlleuse. Pendant ce temps, le père de Davies, Anders Randolf, cherche également un trésor enfoui, bien que dans la mauvaise direction grâce à la chicanerie de sa fille.

 

 

 

Enchantement (1921)

Titre original : Enchantment

 

 

 



05/10/2009
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