Portraits d'Actrices

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JANY HOLT

 

JANY HOLT
  

13-05-1909-26-10-2005

 
Fille de Marin Vladesco Olt et de Lucrétia Penesco, Jany Holt naît Ruxandra Ekaterina Vladescu Olt, le 13 mai 1909, à Bucarest capitale de la Roumanie, sous le règne de Charles 1er prince de Hohenzollern. Le pays libéré depuis moins de cinquante de la tutelle turque et qui s’est battu avec héroïsme aux côtés de alliés pendant la Première Guerre Mondiale, se transforme progressivement en une nation moderne. Les parents de Ruxandra, veulent voir leur fille faire des études de commerce à Paris. Elle préfère le théâtre sous la tutelle de Charles Dullin, co-fondateur avec Georges Pitoëff, Louis Jouvet et Gaston Baty du «Cartel des Quatre». Cette initiative, confirmée par un talent prometteur, lui permet, à moins de vingt ans, de donner la réplique à Harry Baur. Elle prend alors un pseudonyme anglo-saxon qui rappelle néanmoins son nom. Tout en poursuivant sa carrière théâtrale, Jany Holt est sollicitée, en 1931, pour le film «Un homme en habit» avec Fernand Gravey. En 1935, elle fait partie de la distribution du drame romanesque «Le domino vert» avec Danielle Darrieux et retrouve Harry Baur dans un film étonnant «Le Golem» de Julien Duvivier. L’année suivante est riche de succès: «Les bas-fonds» de Jean Renoir, une adaptation de la pièce de Maxime Gorki avec Louis Jouvet et Jean Gabin, ainsi que «Courrier sud» d’après le roman de Antoine de Saint-Exupéry avec Pierre Richard-Willm..

 

 

 

Elle tourne encore avant-guerre six films dont «L’alibi» (1937) avec Erich von Stroheim et «La maison de Maltais» avec Marcel Dalio devenu son époux. Mais les deux acteurs, après une vie commune tumultueuse, se séparent au bout de trois ans

Pendant l’occupation, alors même que la Roumanie coincée, entre son ennemie l’Union Soviétique et Hitler qui veut bénéficier de ses champs pétrolifères, doit se résoudre à entrer en guerre du côté des Allemands, Jany Holt fait du théâtre mais aussi quelques films dont «Les anges du péché» (1943) avec Renée Faure. En 1945, elle est l’héroïne de deux films de Maurice de Canonge sur la résistance. Domaine qu’elle connaît bien.

Elle reçoit, en effet, du général de Gaulle, pour son action exceptionnelle pendant la guerre, la Croix de Guerre et le titre de «Soldat de la France Combattante». L’information paraît dans les journaux bucarestois, tandis que le jeune Roi Michel quitte la Roumanie face aux pressions communistes.

Puis Jany Holt poursuit tranquillement une carrière au théâtre, au cinéma et à la télévision.

 

 

 

Elle s’essaie aussi à un court métrage en 1965. Elle apparaît dans des productions étrangères comme « Le gantelet vert» (1951) avec Glenn Ford, «Le temps d’aimer» (1970) avec Mel Ferrer, «La femme gauchère» (1977) avec Bruno Ganz, «La cible» (1984) avec Gene Hackman. Plus récemment, elle joue la grand-mère juive de Mathieu Kassovitz dans «Métisse» (1992). À quatre-vingt-cinq ans, dirigée par Jean-Pierre Mocky, elle tourne son trente-neuvième et dernier long métrage «Noir comme le souvenir».

 En 2004, le cinéaste Dan Necşulea interroge la très vieille dame presque centenaire, filme son village natal et réalise le documentaire: «De origine română: Jany Holt». Ce très émouvant hommage va passer à la télévision roumaine dans une série culturelle consacrée aux «Artistes roumains d’au-delà les frontières», avant que Jany Holt ne décède le 26 octobre 2005, à Neuilly-sur-Seine.

 



10/01/2011
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