PORTRAITS D'ACTRICES

PORTRAITS D'ACTRICES

MARLENE DIETRICH

 

 

MARLENE DIETRICH

 

27/12/1901 – 06/05/1992

 

 

 

 

Maria Magdalena Dietrich est née le 27 décembre 1901 à Schöneberg, un petit bourg allemand qui sera intégré à Berlin en 1920.

Au début des années vingt, elle commence sa carrière d'actrice au théâtre et au cinéma.

 

Elle connaît un grand succès, notamment aux côtés de Margo Lion dans la revue musicale « Es liegt in der Luft » de 1928.

De plus, elle est l'actrice principale de ses quatre derniers films muets : « Ce n'est que votre main madame » (1928), « Le navire des hommes perdus » (1929), « La femme que l'on désire » (1929) et « Gefahren der Brautzeit » (1929).

 

Marlene Dietrich rencontre ensuite Josef von Sternberg, un réalisateur qui va bouleverser sa vie.

Venu à Berlin pour réaliser « L'Ange bleu », il lui offre le rôle de Lola Lola, face à Emil Jannings.

Avec la sortie du film en 1930, elle devient une grande star.

 

Cette même année, elle quitte l'Allemagne pour les États-Unis et, toujours sous la direction de Sternberg, joue dans « Cœurs brûlés » avec Gary Cooper.

 

Elle devient rapidement l'une des icônes de Hollywood et atteint le statut de légende.

 

 

Elle continue sa collaboration avec le célèbre réalisateur avec « X27 » (1931), « Shanghai Express » (1932) et « Vénus blonde » (1933). Elle apparaît ensuite dans « Le Cantique des Cantiques » (1933) de Rouben Mamoulian, puis retrouve von Sternberg pour deux dernières œuvres : « L'Impératrice rouge » (1934) et « La Femme et le Pantin » (1935), qui ne rencontrent pas le succès commercial escompté.

Par la suite, l'actrice regagne l'affection du public avec « Désir » (1936), une comédie charmante de Frank Borzage. Cependant, ses trois films suivants : « Le Jardin d'Allah » (1936) de Richard Boleslawski, « Le Chevalier sans armure » (1937) de Jacques Feyder et « Ange » (1937) de Ernst Lubitsch, reçoivent un accueil tiède. En 1939, le western « Femme ou Démon » de George Marshall lui permet de revenir sur le devant de la scène. Pendant la guerre, Marlene Dietrich, ardente antinazie, soutient sans réserve la cause alliée. Son attitude courageuse durant cette période lui vaudra plus tard la Légion d'Honneur française et la Médaille de la Liberté américaine.

 

 

 

 

Après la fin du conflit, Marlene Dietrich fait son retour au cinéma en France avec « Martin Roumagnac » (1946) de Georges Lacombe, aux côtés de Jean Gabin, son amant de l'époque.

 

Elle rejoint ensuite à nouveau l'univers hollywoodien pour y tourner plusieurs films.

Suite à « L'ange des maudits » (1951) de Fritz Lang, elle décide en 1953 de revenir sur scène et s'impose comme une show-woman accomplie.

Elle réapparaît dans « Jugement à Nuremberg » (1961) de Stanley Kramer, mais privilégie la scène où elle consacre l'essentiel de son temps.

 

Elle continue de nourrir sa légende en donnant des récitals jusqu'en 1975 et apparaît pour la dernière fois à l'écran dans le film allemand « Gigolo » (1978) de David Hemmings.

 

Marlene Dietrich s'éteint à Paris dans son appartement de l'Avenue Montaigne le 6 mai 1992.

 

Par une étrange coïncidence, le festival de Cannes, qui débutait le lendemain, avait sélectionné cette année-là un portrait d'elle dans « Shanghai Express » pour son affiche.

Un bel hommage à celle qui fut l'une des icônes cinématographiques les plus emblématiques du vingtième siècle.

 

En 1979, elle publie ses mémoires intitulés My Life Story.

 

En 1993, ses effets personnels sont confiés au Land de Berlin et à la « Filmmuseum Berlin-deutsche Kinematek », totalisant plus de 300 000 objets !

 

Ce n'est qu'en 2002 que Berlin, ville qu'elle avait longtemps délaissée, lui accorde son pardon et la nomme « Citoyenne d'honneur ».

 

Le 12 juin 2003, une place portant son nom est inaugurée à Paris, dans le 16ème arrondissement, près de son ancien domicile.

 

À Berlin, la Marlene-Dietrich-Platz se trouve dans le quartier récent de la Potsdamer Platz, non loin du Musée du Film.

 

RÉCOMPENSES :

 

1980 - Prix honorifique pour l'ensemble de sa carrière cinématographique en Allemagne.

 

 

 

 

 

 

FILMOGRAPHIE MARLENE DIETRICH

 

 

Caprice de femme (1923)

Titre original : So sind die Männer

 

 

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Jérôme, le cadet des frères de Napoléon, a pris les rênes du royaume de Westphalie fraîchement établi après la désastreuse paix de Tilsit, le 18 août 1807.

Il établit sa cour fastueuse au château de Wilhelmshoehe, près de Kassel.

 

Entouré par la splendeur du château, ses magnifiques parcs et ses séduisantes pièces d'eau, il consacre son temps à l'organisation de festives garden-parties.

 

 

 

 

 

 

Der Mensch am Wege (1923)

avec William Dieterle

 

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"Der Mensch am Wege" est un film dramatique muet allemand de 1923, réalisé par William Dieterle, avec dans les rôles principaux Alexander Granach, Emilia Unda et Dieterle lui-même.

 

Marlene Dietrich y tient un rôle secondaire, celui de la fille de l'épicier.

 

 

 

 

 

 

Tragödie der Liebe (1923)

 

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"Tragedy of Love" est un film muet allemand de 1923, réalisé par Joe May, mettant en vedette Mia May, Emil Jannings et Marlene Dietrich.

 

 

 

 

 

 

L'étoile du cirque (1924)

Titre original : Der Sprung ins Leben

 

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Un intellectuel épris d'une artiste de cirque envisage de la séduire et de l'épouser.

Cependant, elle opte pour un retour auprès de son amant funambule.

 

Marlène Dietrich y tient un rôle secondaire.

 

 

 

 

 

Manon (1926)

Titre original : Manon Lescaut

 

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"Manon Lescaut" est un film muet allemand de 1926, adapté du roman de l'abbé Prévost, fréquemment projeté.

 

Avec Lya De Putti dans le rôle principal, il a été dirigé par Arthur Robison.

 

Produit et distribué par la renommée compagnie de cinéma allemande Universum Film AG, mieux connue sous l'acronyme UFA.

 

Marlene Dietrich, alors jeune actrice, y tenait un rôle secondaire.

 

Le décorateur du film était Paul Leni, futur réalisateur à succès à Hollywood et futur expatrié américain.

 

Le tournage s'est déroulé dans les studios Babelsberg et Tempelhof, tous deux sous l'égide de l'UFA.

 

 

 

 

 

Le mannequin du Roi (1926)

Titre original : Eine Dubarry von heute

 

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Une Dubarry moderne est un film dramatique muet allemand de 1927 réalisé par Alexander Korda avec María Corda, Alfred Abel et Friedrich Kayßler.

 

Le titre fait référence à la vie de la courtisane du XVIIIe siècle Madame Du Barry.

 

Le film a été produit par Felsom Film et distribué par le grand studio UFA.

Le tournage a eu lieu sur la Côte d'Azur.

Les décors du film ont été conçus par le directeur artistique Oscar Friedrich Werndorff.

 

Le film met également en vedette Hans Albers et Marlene Dietrich, tous deux devenus plus célèbres par la suite.

 

 

 

 

 

 

Le baron imaginaire (1927)

Titre original : Der Juxbaron
 
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Hans von Grabow, un jeune marié, souhaite une lune de miel sans perturbations, en particulier de sa belle-mère.

 

Quand elle arrive à l'improviste avec son mari, Hugo Windisch, Hans présente le vagabond Blaukehlchen comme son ancien camarade de classe, le baron von Kimmel, qui s'est installé dans sa chambre d'amis.

 

La belle-mère est charmée par cet "ami" et insiste pour qu'il reste, ce qui conduit Blaukehlchen à s'incruster chez les Grabow, consommer leur alcool, se lier avec les notables et même accepter de se fiancer avec Sophie, la fille des Windisch.

 

Il va jusqu'à emmener Windisch et Sophie à un bal nocturne. Cependant, l'arrivée du véritable baron von Kimmel expose la supercherie, forçant Blaukehlchen à annuler ses fiançailles avec Sophie et à reprendre sa vie itinérante.

 

 

 

 

 

Tête haute, Charly! (1927)

Titre original : Kopf hoch, Charly!

 

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Le parcours d'une femme abandonnée par son mari parti pour une nouvelle existence aux États-Unis, qui enchaîne les aventures jusqu'à retrouver le grand amour auprès de son premier amant...

Marlène Dietrich y incarne un rôle mineur.

 

 

 

 

Sein größter Bluff (1927)

 

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Harry et Henry Devall, frères jumeaux nés à une demi-heure d'intervalle, vivent des aventures palpitantes.

 

Harry, gérant pour la propriétaire d'une bijouterie, Madame Andersson, est chargé de livrer des diamants à Nice pour le sultan de Johore.

En route, les joyaux sont dérobés.

 

Henry, tout juste revenu d'Amérique, vole au secours de son frère pour enquêter.

Ils identifient vite la voleuse, Yvette (M Dietrich), une femme du demi-monde aux doigts agiles.

 

Les frères surprennent Yvette tentant de vendre les diamants à un faux maharadjah indien.

Une série d'escrocs convoite également les bijoux, mais les jumeaux, usant de leur ressemblance, les dupent habilement.

 

Après maintes péripéties, la confrontation finale se déroule dans une demeure délabrée entre Nice et Monte-Carlo.

Les malfrats y sont capturés par la police, les bijoux sécurisés, et Henry gagne le cœur de Tilly Andersson, la fille de sa patronne, en récompense.

 

 

 

 

 

 

Trois nuits d'amour (1927)

Titre original : Café Elektric

 

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Le film "Café Elektric" débute avec le jeune voleur Fredl (Willi Forst) qui dérobe le sac à main d'une dame.

Avec l'argent du sac, il se rend dans un night-club où il fait la connaissance d'Erni (Marlene Dietrich), la fille de l'industriel fortuné Gottlinger (Fritz Alberti).

 

Erni est séduite par Fredl et lui remet son numéro de téléphone, même si Fredl est davantage intéressé par l'argent d'Erni.

Entre-temps, au Café Elektric, les prostituées Paula (Vera Salvotti) et Hansi (Nina Vanna) socialisent.

Fredl essaie de subtiliser l'argent de Hansi, mais elle résiste.

Paula, envieuse de la relation passée entre Fredl et Hansi, lui propose son argent.

 

Enrichi à nouveau, Fredl planifie une rencontre avec Erni.

Ils passent la nuit ensemble.

Le matin suivant, il lui révèle qu'il doit rembourser des dettes de jeu et lui demande de l'argent.

 

Dans le bureau de son père, Erni dérobe de l'argent et une bague que Gottlinger destinait à sa maîtresse.

De retour au Café Elektric, Hansi ne rêve que de Stoger un architecte travaillant pour son père et de s'échapper de sa vie actuelle.

 

Quand Ferdl arrive, il tente de renouer avec Hansi et lui offre la bague volée par Erni.

Erni refuse de restituer les objets volés, affirmant à Max qu'elle en a besoin pour une noble cause.

 

Le jour suivant, M. Gottlinger rentre de son voyage d'affaires accompagné de sa compagne et découvre que son coffre-fort manque d'argent et de sa bague. Les soupçons de vol se portent sur Max et un employé de bureau.

 

La situation s'accélère quand Ferdi, de retour au Café Elektric, essaie de charmer à nouveau Hansi et, en gage de son admiration, lui offre la bague reçue d'Erni.

Lors d'une visite inattendue chez Ferdi, Erni aperçoit une femme se vêtir derrière un paravent.

Quand Erni fait un esclandre, Ferdi la met à la porte et lui annonce qu'il la retrouvera au Café Elektric ce soir-là.

 

Cet après-midi, M. Gottlinger a pris rendez-vous pour rencontrer un client d'affaires dans un café.

Par coïncidence, M. Gottlinger, Max, Hansi et deux détectives, à la recherche de Ferdi et informés par une ex-petite amie qu'il serait là, sont présents. Lorsque Ferdi arrive avec Erni, M. Gottlinger aperçoit la bague volée au doigt de Hansi !

 

Le film a été bien accueilli par la critique.

Igo Sym et Ninna Vanna ont excellé dans leurs rôles respectifs, Dietrich a été qualifié de « talentueuse » et de « provocante », tandis que Willi Forst a été décrit comme « énergique et vivant ».

 

 

 

 

 

La Princesse Oh là là!

Titre original : Prinzessin Olala
 
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Boris, fils du prince d'une petite monarchie de fantaisie, doit se marier selon les désirs de son père.

À 25 ans, il ignore tout du sexe opposé, sa passion étant uniquement la musique.

Pour le préparer au mariage, il est envoyé à Paris avec le chambellan royal comme protecteur.

 

Ils atteignent l'école de l'amour de Madame Chichotte de Gastoné (Marlène Dietrich), alias Olala, où Boris doit rencontrer sa promise, la princesse Xenia.

 

Le vieux prince écrit deux lettres pour Olala et la princesse, mais elles sont échangées, déclenchant une série de quiproquos.

 

Xenia, croyant le contenu des lettres, demande à Chichotte de jouer Olala, tandis que Chichotte doit se faire passer pour la noble fiancée de Boris.

 

Ainsi, Xenia, en tant que princesse Olala, cherche à connaître son futur mari de façon innocente et sincère.

Mais contre toute attente, Boris s'éprend de la fausse princesse, la véritable Olala, soit Chichotte, au grand dam de son amant, le dandy René.

 

S'ensuivent diverses péripéties, dont l'arrestation temporaire de Boris suite à un vol de bijoux par René.

 

Au final, le prince Boris retourne chez lui avec la princesse qui lui était destinée.

 

 

 

 

 

 

Mes hommages, madame (1929)

Titre original : Ich küsse Ihre Hand, Madame

Avec Harry Liedtke

 

 

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L'histoire de malentendus entre une belle femme (Marlène Dietrich) récemment divorcée et les hommes qui l'entourent : son avocat admiratif, son ex-mari et le serveur, le comte Lerski..

 

 

 

 

 

La femme que l'on désire (1929)

Titre original : Die Frau, nach der man sich sehnt

 

 

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Henry Leblanc est un homme qui sait saisir les opportunités de vie, même si cela implique de faire quelques compromis.

Par exemple, il a choisi de s'unir à une riche héritière plutôt qu'à une femme au tempérament sentimental, ce qui n'a pas empêché le jeune homme d'organiser un séjour de luxe pour sa lune de miel sur la Côte d'Azur.

 

Toutefois, lors de son voyage, il fait la connaissance d'une jeune femme (Marlène Dietrich) au charme saisissant, dans un train, et il est immédiatement fasciné par elle.

Leblanc cherche à approfondir sa relation avec elle et découvre qu'elle se nomme Stascha.

 

Il comprend alors que cette rencontre a complètement transformé son existence.

 

 

 

 

 

 

Le navire des hommes perdus (1929)

Titre original : Das Schiff der verlorenen Menschen

 

 

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Le capitaine Fernando Vela (incarné par F. Kortner) offre le passage pour le Brésil à bord de la Galathée, en échange d'une rémunération.

Un jeune médecin américain, William Cheyne (interprété par R. Irvine), se retrouve à bord par accident et se voit refuser l'autorisation de retourner à terre.

 

En mer, les rapports entre le capitaine et l'équipage se détériorent.

Une nuit, Cheyne et le cuisinier (interprété par V. Sokoloff) repèrent un avion en perdition.

Ils portent assistance au pilote et découvrent qu'il s'agit d'une femme (M. Dietrich).

 

La distribution est internationale et réunit des acteurs et des actrices de renom tels que les Russes Vladimir Sokoloff et Boris de Fast, les Allemands Fritz Kortner et Marlene Dietrich (avant sa métamorphose sternbergienne), l'Anglais Robin Irvine (que l'on peut voir dans Downhill d'Alfred Hitchcock) et le Français Gaston Modot, un vétéran du cinéma qui a débuté à la Gaumont en tant que cascadeur.

 

Ce film est remarquable par la richesse de ses images, mais il souffre d'un manque de suspense et de terreur, deux éléments essentiels dans la création d'un climat de peur.

Néanmoins, il y a des très bons acteurs tels Vladimir Sokoloff en cuisinier sympathique et Gaston Modot qui prête ses larges épaules au dangereux Morain.

 

Quant à Marlene, elle est habillée en homme à bord de ce bateau (bien qu'elle soit apparemment une riche héritière américaine).

Elle n'a pas encore l'aura qu'elle gagnera grâce à la photo de Sternberg.

 

 

 

 

 

 

 

Gefahren der Brautzeit (1930)

 

 

 

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Le jeune baron van Geldern est un charmeur ainsi qu'un homme à femmes comme on en trouve dans les livres.

Les dames qu'il séduit tombent à ses pieds mais il s'attire également les poursuites et la fureur de certains hommes à qui il a ravi leurs belles.

 

C'est lors d'un voyage en train que le baron van Geldern fait la connaissance d'une jeune femme des plus séduisantes, Évelyne (Marlène Dietrich), dans la même voiture.

Après que le train ait déraillé, ils passent une nuit ensemble dans un hôtel, et c'est le coup de foudre.

S'ensuivent alors des péripéties en cascade lorsque le baron découvre qu'Évelyne est promise à son ami américain.

 

 

 

 

 

 

L'ange bleu (1930)

Titre original : Der blaue Engel

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Dans une petite ville allemande, un prof découvre que ses élèves vont au cabaret.

Et pas n'importe lequel, le L'Ange bleu, avec une chanteuse qui s'appelle Lola ( Marlène Dietrich), une vraie star !

 

Le prof, il décide d'aller voir le directeur pour se plaindre, mais en fait, il tombe sous le charme de Lola.

Ce film, c'est L'Ange bleu, le premier film parlant allemand, et le premier film de Josef von Sternberg avec Marlene Dietrich.

 

C'est une histoire de déchéance sociale par attirance sexuelle, mais von Sternberg la sublime, lui donnant des airs de tourbillon avec plein de personnages secondaires.

Il transforme le cabaret en un monde à part, avec des éclairages et des décors qui donnent une atmosphère prenante, très allemande, proche du Kammerspiel.  

 

Bien sûr, tout le monde se souvient de Marlene Dietrich, mais n'oublions pas Emil Jannings, qui est juste aussi bon.

Il jouait déjà dans des films américains, et Sternberg l'a repéré.

 

Son jeu est très expressif, parfois un peu déroutant pour le spectateur moderne, mais il a une forte présence et une belle palette de sentiments.

Il personnifie la petite bourgeoisie sous toutes ses formes.

 

Et puis, il y a Marlene Dietrich, qui est enjôleuse, voire aguicheuse, et qui a une présence à l'écran forte, elle aussi.

Sa pose sur le tonneau, avec la jambe attirée vers elle, est devenue une icône qui a traversé le temps.

 

L'Ange bleu, c'est un peu moins sophistiqué que les films suivants de von Sternberg avec Marlene Dietrich, mais c'est justement ce côté un peu brut qui lui donne toute sa force aujourd'hui.

 

 

 

 

 

 

Coeurs brûlés (1930)

Titre original : Morocco

Avec Gary Cooper

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Dans cette deuxième collaboration entre le cinéaste Von Sternberg et l'actrice Marlene Dietrich, en 1930, quelques mois seulement après le succès de L'Ange bleu, l'actrice endosse à nouveau le costume de chanteuse de cabaret, cette fois-ci dans un établissement de renom, Mogador, pour une production signée Paramount.

 

Venue au Maroc pour tenter sa chance dans un club de militaires, Amy Jolly, incarnée par Marlene Dietrich, tombe sous le charme d'un légionnaire volage, Tom Brown (Gary Cooper).

Avec son atmosphère envoûtante, ce film, qui précède la période des règles strictes du Code Hays, est d'une sensualité raffinée et captivante.

 

L'orientalisme certain (« Hot isn't it ? », « You can smell the desert tonight ») donne naissance à une atmosphère langoureuse étonnante pour l'époque.

Désignée par le capitaine du navire qui la dépose sur les rives marocaines comme une « passagère suicide », Amy Jolly est une figure effectivement menacée de perdition.

 

La sensualité de Dietrich, qui se manifeste par des regards appuyés, des mouvements assurés et une présence envoûtante en présence de son amant, se transforme en détresse lorsqu'elle est privée de lui.

Avec une Dietrich romantique et blessée, qui cherche la fuite dans la vie de cabaret, le film nous offre une expérience unique.

 

La tendresse qu'elle éprouve pour son prétendant éconduit est étonnante, tout comme la douceur avec laquelle Von Sternberg le traite.

La langueur marocaine sert une mise en suspens du récit, en particulier dans la seconde moitié du film, comme lors de cette scène de bar, où l'on attend l'arrivée d'Amy et où un air oriental emplit l'espace.

 

Le procédé de l'atmosphère sonore, habilement utilisée, atteint son paroxysme lors de la scène finale, lorsque le bruit du tambour s'éloignant, mêlé au vent du désert, répond ironiquement au bruit du tambour s'approchant lors de la scène d'ouverture.

 

Le doute plane alors sur un dénouement que l'on ne saurait qualifier de tragique ou d'heureux.

 

 

 

 

 

 

 

 

Agent X27 (1931)

Titre original : Dishonored

Avec Victor McLaglen

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Les autorités autrichiennes, dans un souci de renseignement, ont décidé de dépêcher une de leurs agentes les plus séduisantes(Marlène Dietrich) pour collecter des informations sur les Russes.

 

Dishonored est le troisième des sept films que Josef von Sternberg tournera avec Marlène Dietrich, « son » actrice fétiche.

Il l'a révélée un an plus tôt dans L'ange bleu et Morocco (avec Gary Cooper).

 

Cette fois, c'est lui-même qui a écrit la base de cette histoire d'espionne autrichienne dans le pur style Mata-Hari, une histoire écrite sur mesure pour la mettre en valeur.

Elle occupe effectivement tout l'écran, et Victor McLaglen en lieu et place de Gary Cooper, qui a refusé le rôle, n'est pas suffisante pour contrebalancer la puissance de l'actrice.

 

Sternberg, avec sa mise en scène minutieuse, met en valeur Marlène Dietrich, qui semble jouer avec l'œil de la caméra et se jouer de ses opposants, offrant ainsi un film à la fois fougueux et romanesque.

 

La scène finale de l'exécution est sans doute l'une des plus mémorables de l'histoire du cinéma, bien que le film puisse paraître légèrement en deçà des standards atteints par Shanghai Express ou Scarlett Empress (L'impératrice rouge), un chef-d'œuvre qui marquera la fin de la collaboration Sternberg/Dietrich.

 

 

 

 

 

 

Shanghaï Express (1932)

Titre original : Shanghai Lily

 

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Shanghai Express est un des sept films que Marlene Dietrich a tournés avec Sternberg entre 1930 et 1935.

Ces films l'ont rendue célèbre à Hollywood.

 

Shanghai Express a été le plus grand succès de l'actrice à l'époque.

Le film est exotique, comme les films de Sternberg.

 

L'histoire se passe en Chine, pendant la guerre civile.

Un groupe d'Occidentaux monte dans un train pour Shanghai.

Parmi eux, il y a une femme, Shanghai Lily (Marlène Dietrich), qui a mauvaise réputation et qui attire les regards.

 

Mais le voyage ne se passe pas sans problèmes à cause de la situation politique.

Sur fond de troubles politiques, le thème central du film reste celui d’un amour tumultueux entre deux anciens amants qui ne savent exprimer leurs sentiments.

 

Si le personnage interprété par Clive Brook peut paraître un peu guindé, voire terne (mais il crée un contrepoint parfait, tout à fait dans son époque), c’est bien entendu Marlène Dietrich qui crève l’écran, avec une présence magistrale.

 

Elle mérite plus que jamais son qualificatif de mythe cinématographique et est magnifiée par des robes époustouflantes et des éclairages de toute beauté.

 

Que l’histoire ne soit guère crédible, comme il a parfois été reproché, passe au second plan : Shanghai Express reste l'une de ces petites merveilles quasiment intemporelles qui continuent de nous charmer aujourd'hui.

 

 

 

 

 

 

 

Blonde Vénus (1932)

 

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Dans un geste aussi noble qu'audacieux, une artiste allemande à la retraite, désireuse de financer un traitement médical coûteux pour son époux américain gravement malade, se produit à nouveau sur scène en tant que Blonde Vénus, attirant ainsi l'attention d'un homme politique fortuné.

 

C'est un véritable plaisir de découvrir comment le scénario aborde le triangle amoureux sans tomber dans les clichés dramatiques habituels, en se concentrant sur la richesse et la complexité de chaque individu, plutôt que de les réduire à des stéréotypes.

 

C'est vraiment fantastique, ça vaut 100 fois plus pour Dietrich, qui est merveilleuse dans un personnage qui est à certains égards à des kilomètres de ce que son personnage d'écran de femme dure et sexy se révèlerait plus tard.

 

Elle montre une incroyable richesse de tendresse et de chagrin sous la froideur qu'elle met en scène.

La séquence antérieure avec son mari récemment revenu est tout aussi impressionnante !

 

Elle fait passer son personnage par les mouvements de la scène « la femme qui trompe » : moins par émotion et plus par obligation. Mais quel talent pour transmettre son amour très réel pour son mari !

 

 

 

 

 

 

Le Cantique des cantiques (1933)

Titre Original : The Song of Songs

 

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Après la mort de son père, Lily a dû s'installer en ville pour vivre avec sa tante, qui était un peu stricte, mais qui l'a tout de suite acceptée et aimée comme sa propre fille.

Lily, elle travaille dans la librairie de sa tante pendant la journée, et la nuit, elle s'enfonce de l'autre côté de la rue pour devenir mannequin pour Richard, un sculpteur dont elle tombe amoureuse.

 

Le baron von Merzbach, un mécène de Richard, a développé un intérêt pour Lily.  

Ses intentions ne sont peut-être pas aussi nobles qu'elles en ont l'air...

 

On a parlé de ce film comme d'un luxuriant mélodrame érotique rempli d'insinuations sexuelles.

Par contre ce qui est vraiment génial, c'est que l'ouverture commence avec la composition exacte de Bach (« Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ »).

Et puis, Eduard Artemyev synthétise ça avec le début du Solaris de Tarkovsky.

 

Si on compare cet hymne révérencieux à la chanson sensuelle de Dietrich, à la fin, on obtiens un contrepoint musical qui parle plus avec éloquence de la dégradation de Lily que n'importe quel dialogue.

 

C'est un film sur une femme qui est comme sculptée dans un idéal par les hommes.

Littéralement, mais aussi figurativement.

Et puis, avec l'éducation sentimentale du baron, ils ont comme lissé la personnalité de Lily pour en faire un idéal décoratif.

 

C'est un scénario du pire, mais étouffé.

Et c'est vrai que le film trouve une résolution vraiment satisfaisante pour l'histoire. 

 

 

 

 

 

Limpératrice Rouge  (1934)

 

Titre Original :  The Scarlet Empress

 

 

 

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Marlene Dietrich brille de mille feux dans le biopic fiévreusement débauché de Josef von Sternberg.

 

Elle y incarne la princesse gâtée Sophia Frederica, destinée à un avenir brillant et désireuse de trouver un époux idéal.

Vendue à la Russie pour épouser le Grand-Duc Pierre, elle découvre, horrifiée, que son fiancé est un homme dépravé et que sa future demeure est un palais macabre.

 

Peu de temps après, elle est initiée à la politique de puissance et à la cruauté qui règnent à la cour.

C'est le début d'une ascension fulgurante vers la grandeur, sous la forme de la libertine impérieuse qu'on connaît, Catherine la Grande.

 

L'Empresse écarlate est un spectacle somptueux, un chef-d'œuvre visuel qui atteint de nouveaux sommets d'extravagance.

Ce film est un portrait perversement érotique d'une femme, et d'une star de cinéma, capable de mettre les hommes à terre.

 

 

 

 

 

 

 

 

La Femme et le Pantin (1935)

The Devil Is a Woman

 

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Au début du XXe siècle, Antonio Galvan, un républicain ayant trouvé refuge à Paris, se rend au carnaval d'Espagne.

Son objectif est de participer à la fête et de rendre visite à son ami, le capitaine Don Pasqual « Pasqualito » Costelar.

 

Celui ci entretient une relation ambiguë avec Concha Perez, et ils conçoivent de se rencontrer à une date ultérieure.

Lorsque Antonio rencontre Pasqualito, son vieil ami lui confie, non sans une certaine réserve, les circonstances qui l'ont mené à entretenir une relation compliquée avec Concha et sa mère, et à voir sa vie quelque peu compromise par son inclination pour la charmante demi-mondaine.

 

Pasqualito invite Antonio à s'abstenir de rencontrer Concha.

Cependant, lorsque Antonio fait la connaissance de Concha, cette dernière l'éblouit.

La relation amicale longue et profonde entre Antonio et Pasqualito se trouve alors ébranlée.

 

Il s'agit d'un sujet délicat à aborder, car il s'agit d'une œuvre abstraite, à l'instar de Sternberg, qui n'est pas immédiatement accessible à tous. Cependant, ce qui est captivant ici, c'est que, contrairement à Scarlet Empress, où l'on observe une personne contrainte de devenir un monstre pour survivre dans son environnement, le « monstre » est ici complètement formé dès le début.

 

Mais peut-on considérer Dietrich/Conchaine comme un monstre ?

Nous avons le privilège de découvrir des aspects de sa vie familiale : elle mène une existence modeste avec sa mère, elle exerce une profession dans une usine de cigarettes...

Elle possède une aura sexuelle à la fois captivante et indomptable, qu'elle sait habilement mettre à profit.

 

Les hommes, dans leur quête effrénée, se livrent à des combats acharnés pour sa possession, et elle, avec une générosité désintéressée, leur rend leurs biens. Il faut bien admettre qu'il y a quelque chose d'étrangement admirable à propos de cette situation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Désir (1936)

Titre original : Desire
 
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Madeleine a dérobé un collier de perles à Paris et a demandé l'aide de l'ingénieur américain Tom, qui se trouve alors en vacances à Séville, pour faire sortir les perles du pays.

Cependant, il semble que le chemin pour récupérer les perles sans se laisser charmer soit semé d'embûches.

 

Un deuxième acte drôle, dynamique et intelligent vient compléter un début et une fin prometteurs.

Gary Cooper est charmant et agréable à regarder, et 

sa performance dans le rôle comique, en duo avec Marlene Dietrich, dans la version parodique de ce film est de loin sa meilleure interprétation dans le film.

Il s'agit du premier film de Marlène Dietrich depuis sa séparation de Von Sternberg, et elle semble épanouie de se détacher de ce partenariat.

 

 

 

 

 

Le jardin d'Allah (1936)

Titre original : The Garden of Allah

 

 

 

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Deux amours pendant la guerre.

Une femme et un moine se rencontrent dans le désert.

Dans Le Jardin d'Allah, Charles Boyer doit choisir entre ses croyances religieuses et Marlène Dietrich.

 

L'histoire est bonne : Dietrich, une riche chrétienne élevée dans un couvent, va dans le désert pour un pèlerinage spirituel difficile.

 

 Les scènes sont longues et chaque sentiment intérieur des personnages est exposé.

Boyer se déplace comme un robot spatial.

Il n'a pas de foi, mais il essaie d'imiter les émotions humaines.

 

Du côté positif, il y a la sincérité de Boyer en tant que moine tourmenté et le début de Technicolor de Marlene.

Comme toujours, elle est magnifique, sa beauté rehaussée par les tenues exotiques d'Ernest Dryden.

 

 

 

 

 

 

 

 

I Loved a Soldier (1936)

 

 

 

 

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Le film raconte l'histoire d'une jeune fille (Marlène Dietrich)qui travaille comme servante à l'hôtel Imperial. Un jour, elle tombe amoureuse d'un client, qui s'avère être un soldat (Charles Boyer), connu pour être un tombeur.

 

Le film Paramount devait être une nouvelle version d'Hotel Imperial, réalisé par Pola Negri en 1927, lui-même inspiré d'une pièce de Lajos Bíró.

Le film a commencé à être tourné en janvier 1936.

Son nom officiel était Invitation to Happiness.

 

Au début du tournage, un accident de fusil a blessé un membre de l'équipe et a presque atteint Boyer, lui brûlant la perruque.

Le titre du film a été changé le même jour pour I love a Soldier, pour des raisons inconnues.

 

Des problèmes avec le script et des disputes entre Dietrich et Hathaway ont fait arrêter le tournage du film par le producteur Ernst Lubitsch plusieurs semaines après le début.

 

En mars, Paramount a annoncé que le tournage reprenait avec Margaret Sullavan dans la peau de Dietrich.

Le film a été refait avec de nouveaux acteurs et terminé en 1939 sous le titre Hotel Imperial.

Aucune image de I Loved a Soldier n'a été utilisée dans le film final et aucune image de ce film n'est connue pour avoir survécu.

 

 

 

 

 

Le chevalier sans armure (1937)

Titre original : Knight Without Armour
 
 
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L'agent britannique en poste en Russie se trouve dans l'obligation de demeurer sur place au-delà de sa date de départ initialement prévue, suite au déclenchement des opérations révolutionnaires.

À la suite de son incarcération en Sibérie, il initie une stratégie de dissimulation en se présentant comme un officier russe.

 

Sa position au sein des révolutionnaires lui a permis de mettre en œuvre une opération de sauvetage d'une comtesse russe des mains des bolcheviques.

 

Cette romance, qui se déroule dans un contexte de guerre, présente un potentiel intéressant avec la participation de Dietrich et Donat.

 

Cependant, elle ne parvient pas à susciter un engagement émotionnel profond.

Malgré leur idylle, ces deux profils sont géographiquement éloignés.

Ils ont tendance à privilégier une amitié cordiale à une relation amoureuse passionnée, ce qui pourrait s'avérer contre-productif à long terme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



07/01/2025
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