LUCILLE BREMER
Lucille Bremer
21/02/1917-16/04/1996
Lucille Bremer fut une étoile filante de la comédie musicale. Cette rousse racée, à la haute stature et au masque impassible n’avait rien de la sensualité d’une Cyd Charisse ou d’une Ann Miller. En revanche, elle avait hérité du même don pour la danse, et son maintien aristocratique donnait à ses numéros une grâce un peu altière. Mais ce don, elle l’avait travaillé en suivant, dès l’âge de sept ans, des cours de ballet qui lui permettent d’être engagée dans la compagnie de l’opéra de Philadelphie.
Devenue adolescente, elle intègre les Rockettes du Radio City Music Hall de New York, qui sont au «chorus line» ce que le Bolchoï est au ballet classique. Après une tournée en Europe, elle est, avec June Allyson ou Vera-Ellen, une des «dancing girls» de «Panama Hattie» (1940), le musical de Cole Porter. Puis elle figure dans un spectacle de Kurt Weill et Ira Gershwin, «Lady in the dark», avec Gertrude Lawrence, qu’elle double pour les scènes de danse.
Intéressée par le cinéma, elle passe des tests à la RKO ou à la Paramount, qui ne sont pas concluants. C’est Arthur Freed, le génial directeur du département comédies musicales à la MGM, qui découvre Lucille Bremer dans un cabaret. Il lui arrange aussitôt un autre essai, qui séduit Louis B. Mayer lui-même, sensible, comme on sait, au charme féminin. Elle danse alors dans deux courts-métrages, dont «This love of mine» (1944), avec Stan Kenton, à la tête de son fameux orchestre de jazz
Puis Lucille Bremer se voit offrir le rôle important de la sœur aînée un peu snob de Judy Garland et Margaret O’Brien dans «Le chant du Missouri» (1944) de Vincente Minnelli. Ses dons de comédienne, laissés en friche, laissent un peu à désirer, mais, dans la chanson «Meet me in St Louis», elle forme avec Judy Garland, qu’elle accompagne au piano, un charmant duo.
Et puis c’est la consécration de «Yolanda et le voleur» (1945), où elle a l’insigne honneur de partager la vedette avec Fred Astaire en personne. Elle a l’occasion de danser plusieurs fois avec son prestigieux partenaire: «Coffee time», où, vêtue d’une ample jupe jaune, elle se lance avec lui dans un numéro dansé étourdissant, ou encore «Will you marry me». Elle chante aussi, «Angel» ou «This is a day for love», chansons concoctées par Harry Warren et Arthur Freed qui, toutefois, a cru bon de faire doubler ici Lucille Bremer.
Mais le film est un échec commercial et la carrière de Lucille Bremer ne s’en relève pas. Elle retrouve pourtant Fred Astaire pour deux superbes séquences de «Ziegfeld Follies» (1945), film collectif produit par la MGM. Dans «La pluie qui chante» (1946), de Richard Whorf, qui retrace la vie de Jerome Kern, elle apparaît encore dans deux numéros dansés, «One more dance» et «The land where good songs go».
Arthur Freed, déçu par Lucille Bremer, la laisse s’éloigner de la comédie musicale. Elle tourne alors des films dramatiques, où son talent de comédienne, bridé par un tempérament un peu froid, semble toujours un peu limité.
Dans «Dark delusion» (1947) de Willis Goldbeck, elle incarne une jeune femme fortunée, qu’on menace d’interner. Et c’est encore une aristocrate, fille du gouverneur de Sicile, qu’elle compose dans «Le règne de la Terreur» (1947), avec Arturo de Córdova, avant d’interpréter la femme du magnat Sidney Greenstreet dans «L’impitoyable» (1948) de Edgar G. Ulmer.
Encore un film, «Behind locked doors» (1948) de Budd Boetticher, et c’est la retraite. Lucille Bremer épouse le fils d’un ancien président du Mexique et vit quelques années dans l’opulence, avant d’ouvrir un magasin de vêtements pour enfants.
Elle s’éteint d’une crise cardiaque le 16 avril 1996 à La Jolla, en Californie.
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