Portraits d'Actrices

JANE FONDA  

21/12/1937 -

Selon une légende hollywoodienne, Bette Davis aurait été contrainte de s'adresser à un mur blanc plutôt qu'à son partenaire Henry Fonda lors du tournage de ses gros plans dans "Jezebel", car il était parti à New York pour la naissance de sa fille Jane.

Issue d'une famille aisée, la jeune Jane Fonda montre une attitude autoritaire, obstinée et implacable qui marquera tant son œuvre cinématographique que sa vie personnelle.

L'intérêt de l'adolescente Fonda pour le métier d'actrice ne s'éveille qu'après avoir joué avec son père dans une production du théâtre communautaire d'Omaha en 1954, "The Country Girl".

Bien qu'initialement peu attirée par une carrière théâtrale, Fonda étudie l'art à Vassar et en Europe, puis retourne aux États-Unis pour devenir mannequin.

Elle se consacre ensuite sérieusement à l'art dramatique à l'Actors' Studio de Lee Strasberg.

Elle apparaît sur Broadway dans "Tall Story", avant de faire ses débuts au cinéma en 1960, reprenant son rôle de la pièce.

Actrice talentueuse mais pas encore remarquable, Fonda surprend tout le monde (y compris son père) en devenant l'une des premières grandes actrices américaines à se montrer nue dans un film étranger, "La Ronde" (1964), réalisé par son amant de l'époque (et plus tard son premier mari) Roger Vadim.

Cet événement est promu par une immense affiche publicitaire dans le quartier des théâtres de New York, exposant le dos nu de Fonda à la vue de tout Manhattan.

Vadim a choisi de métamorphoser Fonda en une "déesse du sexe" au travers d'une série de films somptueux mais peu mémorables ; leur meilleure collaboration, Barbarella (1968), doit autant à la finesse comique de l'actrice (déjà prouvée dans des films américains tels que Cat Ballou [1965]) qu'à ses tenues provocantes.

Vers la fin des années 60, Fonda transforme de nouveau sa carrière en s'impliquant dans le mouvement anti-guerre du Vietnam. Sa visite controversée au Nord-Vietnam, en plein cœur du conflit, lui vaut le surnom de "Hanoi Jane" et l'animosité de presque tous les anciens combattants GI en Asie du Sud-Est.

En 1971, elle gagne son premier Oscar pour son rôle de prostituée haut de gamme dans Klute (le second étant pour Coming Home [1978]).

La carrière de Fonda prospère malgré une campagne hollywoodienne cherchant à la discréditer et à propager des rumeurs absurdes sur son comportement subversif (dont une, largement répandue, affirmait que Fonda avait détruit le seul négatif existant de Stagecoach par mépris pour John Wayne).

Dans les années 1980, l'actrice franchit plusieurs jalons significatifs tant sur le plan personnel que professionnel : elle joue pour la première fois avec son père dans On Golden Pond (1981) ; elle soutient l'ancien activiste pacifiste Tom Hayden, qu'elle avait épousé au début des années 1970, dans sa candidature réussie à l'assemblée de l'État de Californie;

Elle a lancé la première de plusieurs vidéos d'exercices à succès.

Elle a également remporté un Emmy pour sa prestation dans le téléfilm The Dollmaker (1984).

Après la fin de son mariage avec Hayden au début des années 80, Fonda a épousé le magnat des médias Ted Turner en 1991 (le couple divorcera en 2000) et a commencé à réduire ses apparitions au cinéma, se retirant pratiquement de l'écran après son rôle principal aux côtés de Robert De Niro dans Stanley & Iris, dans les années 1990.

Dans les années 1990, Fonda n'était pas moins militante sociale que vingt ans plus tôt ; parmi ses projets figurait la production de plusieurs émissions dramatiques spéciales et documentaires "révisionnistes" sur l'histoire des Amérindiens, dûment diffusés sur les différents services câblés de Turner dans le monde entier.

Alors que le public semblait avoir vu la dernière Fonda sur grand écran, elle a prouvé qu'elle n'avait pas l'intention de prendre sa retraite.

Dans les années 2000, l'actrice chevronnée a continué à jouer dans une multitude de projets, tels que Monster-in-Law, Georgia Rule et Peace, Love, & Misunderstanding.