ANNIE GIRARDOT
ANNIE GIRARDOT
25/10/1931 - 28/02/2011
Plus charmante que simplement belle, Annie Girardot s'est imposée comme l'une des actrices les plus en vue de France durant les années 1970.
Elle incarnait souvent des rôles de femmes fortes, indépendantes et laborieuses, parfois solitaires, conférant à ses personnages une authenticité et une vérité qui résonnaient avec les femmes confrontées à des luttes quotidiennes semblables.
Ainsi, il n'est pas surprenant que Girardot soit devenue une figure emblématique du mouvement féministe en France au début des années 70.
Girardot a commencé sa carrière professionnelle à la Comédie-Française en 1954, après avoir été diplômée avec distinction du Conservatoire de Paris. Elle est restée membre de la troupe jusqu'en 1957, tout en faisant des apparitions à la radio, à la télévision et dans les cabarets parisiens.
Ses premiers pas au cinéma furent modestes avec le film "Treize à Table" en 1955. Dans ses premiers rôles, elle interprétait souvent des personnages de femmes aux passés troubles dans des films noirs, sans marquer significativement les esprits jusqu'à son rôle de Nadia, une prostituée au destin tragique dans "Rocco et ses frères" (1960) de Luchino Visconti.
Durant le tournage, elle entama une relation amoureuse avec Renato Salvatori, son partenaire à l'écran, qui interprétait le personnage qui la poignarde treize fois.
Ils se marièrent mais finirent par divorcer quelques années plus tard.
Dans les années 60, Annie Girardot a tenu des rôles principaux dans plusieurs films italiens sous la direction de Visconti et Marco Ferreri. Elle a aussi été l'actrice principale dans de nombreux films français de l'époque.
C'est après quinze ans de carrière qu'Annie Girardot est devenue célèbre, incarnant la tragique Danielle dans "Mourir d'Aimer" (1970) d'André Cayatte. Ce film raconte l'histoire vraie d'une enseignante mûre dont la relation avec un élève bien plus jeune l'a exposée aux moqueries et au harcèlement de la bourgeoisie, la conduisant au suicide.
Malgré de nombreux rôles dramatiques dans les années 60 et 70, Girardot n'a jamais oublié son passage à la Comédie Française, démontrant son talent comique dans des films comme "La Vieille Fille" (1971), "Cause Toujours... Tu M'intéresses!" (1979), et "Tendre Poulet" (1977).
Durant les années 70 et jusqu'au début des années 80, elle a collaboré avec certains des meilleurs réalisateurs français et a parfois accepté des rôles secondaires dans des productions anglophones, comme celui de la professeure de français dans la comédie "All Night Long" (1981) avec Gene Hackman et Barbra Streisand.
Toutefois, durant les années 80, la carrière de Girardot connaît un déclin marqué et ses apparitions cinématographiques se font rares.
En 1995, elle marque un retour éphémère en incarnant une paysanne dans "Les Misérables" de Claude Lelouch.
Ce rôle lui permet de remporter le César de la meilleure actrice.
Lors de la réception du prix, une Girardot émue et souriante a partagé son bonheur de ne pas avoir été oubliée.
Elle a aussi chaleureusement remercié ses nombreux confrères du monde du cinéma.
Par la suite, Girardot s'éloigne progressivement du cinéma.
Atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle se trouve de plus en plus dans l'incapacité de jouer.
À la mort de l'actrice, âgée de 79 ans à Paris, le président français Nicolas Sarkozy a évoqué l'un de ses derniers engagements - sa contribution à un documentaire sur la maladie d'Alzheimer - soulignant ainsi l'étendue de sa générosité.
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